Un article de Geneviève DE LACOUR sur www.techopital.com
MONTROUGE (Hauts-de-Seine), 8 septembre 2020 – Juliette Marcantoni, anesthésiste aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), a présenté au congrès de l’Association française de chirurgie (AFC) les résultats de l’expérimentation de recyclage des métaux au bloc opératoire avant d’annoncer que le test serait généralisé à l’ensemble des blocs opératoires du CHU.
« Une heure de bloc opératoire génère autant de déchets qu’une famille de 4 personnes pendant une semaine », a déclaré Patrick Pessaux, président de l’Association française de chirurgie, en introduction d’une table ronde sur l’éco-responsabilité organisée le 3 septembre au congrès de l’AFC, à Montrouge. Les blocs opératoires produisent en effet entre 20 et 30% des déchets produits à l’hôpital.
« C’est l’opération des « P’tits doudous » présentée en septembre 2017 au congrès de la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) qui m’a donné cette idée », a expliqué Juliette Marcantoni, anesthésiste au Nouvel hôpital civil (NHC) de Strasbourg qui découvre alors « qu’il existe un groupe développement durable à la Sfar et qu’il est possible de recycler les métaux du bloc ».
Cette initiative déployée maintenant dans plus de 78 établissements a permis d’améliorer la prise en charge des enfants grâce à la valorisation des métaux du bloc opératoire.
L’anesthésiste décide alors de passer à l’action, entraînant avec elle les équipes de cinq blocs opératoires du Nouvel hôpital civil, de chirurgie pédiatrique du CHU ainsi que celles de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) dans cette démarche de développement durable.
L’administration a été sollicitée mais cette dernière a décidé que le bénéfice du recyclage serait reversé à l’établissement, contrairement à l’association « les P’tits doudous » où les bénéfices sont utilisés pour acheter des jouets et du matériel éducatif aux enfants hospitalisés.
Ensuite, une équipe « green team » pluridisciplinaire a été constituée début 2018, « avec des gens motivés par la démarche » et cela pour agir sur 3 thématiques différentes: la valorisation des déchets, la limitation du gaspillage et l’élimination le protoxyde d’azote.
Puis, un protocole de décontamination a été mis en place par un médecin hygiéniste. Enfin, « nous avons parlé du projet à l’ingénieur développement durable de l’établissement » avant de le présenter à la direction. « Et là pendant un an, il ne se passe rien », a expliqué Juliette Marcantoni.