Bronchiolite : 8 questions sur la toute première campagne d’immunisation qui s’ouvre

Un article par Les Echos du 15 septembre 2023, par Enrique Moreira

La première campagne nationale d’immunisation contre le VRS, le virus responsable de la bronchiolite démarre ce vendredi 15 septembre. Le Beyfortus, codéveloppé par AstraZeneca et Sanofi, est recommandé pour les nouveau-nés et les nourrissons de moins de huit mois. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette campagne.

Elle est la hantise des jeunes parents. Elle, c’est la bronchiolite du nourrisson. Une « infection virale respiratoire aiguë atteignant les bronchioles (petites bronches) » sévissant dès le mois d’octobre et durant tout l’hiver, détaille l’Assurance maladie sur son site internet. Cette maladie, qui dure en moyenne une dizaine de jours, est généralement due au Virus Respiratoire Syncytial (VRS).

Si la bronchiolite est le plus souvent bénigne, certains « très jeunes enfants et plus particulièrement les nourrissons de moins de deux mois » peuvent développer une forme plus grave de la maladie nécessitant une hospitalisation. Au cours de l’hiver 2022-2023, l’épidémie a été particulièrement virulente.

Combinée à l’épidémie de grippe saisonnière et au Covid-19, la bronchiolite avait participé à un engorgement des urgences françaises. Pour éviter que la situation ne se reproduise cet hiver, le ministère de la santé lance ce vendredi 15 septembre une première campagne d’immunisation, basée sur le Beyfortus, un traitement développé par AstraZeneca et Sanofi, et récemment approuvé.

Voici huit choses à savoir sur cette campagne.

1.Comment la bronchiolite a saturé les urgences l’hiver dernier ?

« Lors de la saison hivernale 2022-2023, la bronchiolite a été la cause de 100.000 passages aux urgences », indique aux « Echos » Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et cheffe du service pédiatrie générale au CHU de Nantes. Dont 45.000 ont débouché sur une hospitalisation, selon les chiffres du réseau Oscour de Santé publique France. « Et encore, c’est la partie émergé de l’iceberg car la très grande majorité des cas de bronchiolite sont vus en médecine de ville ou en pédiatrie libérale », rappelle-t-elle.

Le VRS à l’origine de la maladie est présent dans la salive et les sécrétions du nez. Il se transmet donc généralement par les éternuements, postillons, toux… « Avec cette campagne, nous souhaitons aussi sensibiliser les patients aux gestes barrières : éviter les lieux publics bondés, éloignés les nouveau-nés des malades, se laver les mains, porter un masque en leur présence… », ajoute le médecin.

2. Comment le traitement doit-il aider à désengorger les hôpitaux ?

« Le Beyfortus permet d’éviter plus de huit hospitalisations sur 10 », assure un porte-parole de Sanofi, citant les résultats de l’essai clinique de phase III, « Harmonie », auquel a participé le service de Christèle Gras-Le Guen. L’étude globale a été menée sur 8.000 bébés européens, dont 3.000 en France, durant l’hiver dernier.

« Sur le plan médico-économique, cet anticorps monoclonal devrait pouvoir convaincre du bien-fondé de cette approche préventive », estime la professeure. Car outre la saturation des urgences et des services de soins intensifs, l’épidémie de bronchiolite génère aussi des milliers d’arrêts de travail pour les parents.

3. A qui s’adresse la campagne d’immunisation et le traitement sera-t-il remboursé ?

La campagne « s’adresse à l’ensemble des nourrissons nés en métropole à partir du 6 février 2023 », rappelle le site de référence Vidal. Si la campagne n’est pas obligatoire, elle est fortement recommandée. Dans les maternités, il sera ainsi conseillé aux parents d’immuniser les nouveau-nés avant leur sortie. Pour les nourrissons, nés entre le 6 février et le 15 septembre, les pharmacies pourront commander des doses de Beyfortus auprès de Sanofi, sur présentation de l’ordonnance du médecin.

Le traitement sera gratuit pour les parents sans avance de frais grâce à un régime dérogatoire. Les doses seront prises dans un stock d’Etat déjà constitué. Depuis cet été les maternités ont commencé à être livrées, explique-t-on chez Sanofi, affirmant que 100 % de celles ayant commandé auront bien leurs doses pour le début de la campagne.

Pour ce qui est des immunisations en ambulatoire, le choix a été de ne pas faire de stock chez les pharmaciens, « afin de répartir les doses au mieux en fonction des demandes ». « C’est la première saison et on ne sait pas encore exactement comment ça va se passer », ajoute le laboratoire.

La suite sur : https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/bronchiolite-8-questions-sur-la-toute-premiere-campagne-dimmunisation-qui-souvre-1978536

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